2012. HÖM. HOMME BLEU

film /immersiveness /installation

HÖM. BLUE MAN

The Foreign Body: Chromatic Otherness in a Primordial Landscape


Video installation (2011) | In-situ performance capture | La Soufrière Volcano, Guadeloupe National Park | 16:9 format | Duration: 5’30

 

The Foreign Body explores radical otherness through the presence of a blue-painted figure emerging from the misty, mineral landscape of La Soufrière. This enigmatic being—both organic and artificial—blurs perception by merging artistic performance and imagined ritual, questioning historical and political constructions of the « Other. » The volcanic setting, unstable and undefined, heightens this tension, transforming the space into a heterotopia where natural and cultural boundaries dissolve. Through its chromatic absurdity, the work subverts racialization and exoticism, offering a meta-critical reflection on identity norms. Ultimately, it deconstructs dominant narratives, presenting the blue body as a floating signifier—both archaic and futuristic—defying fixed categorization.

 

 

HÖM. HOMME BLEU

Le Corps Étranger : Altérité Chromatique dans un Paysage Primordial


Installation vidéo (2011) | Captation performative in situ | Volcan La Soufrière, Parc National de Guadeloupe | Format 16:9 | Durée : 5’30

 

Le Corps Étranger explore une altérité radicale à travers la présence d’un corps peint en bleu, surgissant dans le paysage minéral et brumeux de la Soufrière. Cette figure énigmatique, à la fois organique et artificielle, trouble les codes de perception en mêlant performance artistique et rituel imaginaire, interrogeant ainsi les constructions historiques et politiques de l’Autre. Le cadre volcanique, instable et indéterminé, amplifie cette tension en transformant l’espace en une hétérotopie où s’effacent les frontières entre naturel et culturel. Par son absurdité chromatique, l’œuvre déjoue les logiques de racialisation et d’exotisme, proposant une réflexion méta-critique sur les normes identitaires. Enfin, elle s’inscrit dans une déconstruction des récits dominants, où le corps bleu devient un signe flottant, à la fois archaïque et futuriste, défiant toute catégorisation stable.

 

 

 

Cette œuvre vidéographique, issue d’une performance corporelle réalisée en 2012 sur les hauteurs du massif volcanique de La Soufrière, s’inscrit dans une démarche d’investigation onto-anthropologique où le corps devient vecteur de questionnement épistémologique. La présence d’une entité anthropomorphe à l’épiderme bleu, délibérément non-identifiable, opère comme un dispositif sémiotique complexe qui perturbe la taxonomie conventionnelle des altérités.

L’œuvre déploie une dialectique subtile entre la matérialité tellurique du site – un espace géologique en perpétuelle métamorphose – et l’intrusion d’un corps codifié comme aberration chromatique. Cette juxtaposition génère un dialogisme fertile entre le primordial et le construit, l’autochtone et l’allogène. Le brouillard omniprésent, en oblitérant les repères topographiques, accentue cette tension en transformant l’espace en hétérotopie foucaldienne, un non-lieu où se dissolvent les catégories établies.
La corporéité bleue fonctionne ici comme métaphore polyvalente des constructions idéologiques de l’altérité à travers l’histoire au passé ou au futur. Elle évoque tant les fantasmagories occidentales ayant accompagné les « découvertes » territoriales que les mécanismes d’objectification de l’Autre par le regard ethnographique. La gestuelle rituelle exécutée par cette figure énigmatique oscille entre codification algorithmique et expressivité organique, questionnant les frontières entre ritualité culturelle et performance artistique contemporaine.

Cette œuvre s’inscrit dans une généalogie critique des représentations exotisantes, tout en proposant une déconstruction des binarismes nature/culture et identité/altérité. La chromaticité bleue devient alors un signifiant flottant qui, par son impossibilité biologique, subvertit les mécanismes de racialisation et de catégorisation identitaire, proposant une réflexion méta-discursive sur les minorités visibles et invisibles dans l’écosystème contemporain des représentations.