THE THING. C 01 is an interactive sound installation by José Man Lius and Jean-Marie Lavallée, blending art and technology. A suspended textile structure reacts to viewers’ movements, creating an eerie, lifelike presence. It challenges boundaries between observer and observed, fostering a wordless, bodily dialogue. The soundscape evolves with audience interaction, deepening the uncanny exchange. This work redefines interactivity as an intimate encounter with the unknown.
Au cœur de l’exposition collective « Contre Nature » à la Fondation La Ruche-Seydoux, LA CHOSE. C 01 s’impose comme une présence troublante qui défie nos conceptions traditionnelles du dialogue entre l’œuvre et son spectateur. Cette installation immersive, fruit de la collaboration entre l’artiste José Man Lius et le compositeur-programmeur Jean-Marie Lavallée, transcende la simple contemplation pour instaurer un véritable espace relationnel où l’échange devient la matière première de l’expérience esthétique.
Suspendue dans l’espace de l’Atelier Alfred Boucher, cette entité textile de dimensions imposantes palpite d’une vie artificielle qui semble pourtant organique. Sa structure souple, méticuleusement brodée, évoque un corps musculaire étranger, une anatomie alternative qui respire et réagit à notre présence. L’œuvre déploie une intelligence sensorielle grâce à un dispositif de captation qui détecte les mouvements des visiteurs, transformant chaque geste en stimuli pour cet organisme textile.
Ce qui fascine dans cette proposition artistique, c’est la manière dont elle brouille les frontières entre le vivant et l’artificiel, entre l’observateur et l’observé. LA CHOSE n’est pas un objet passif attendant d’être contemplé, mais un interlocuteur qui nous observe, nous répond et nous questionne. L’automate devient ici le médiateur d’une rencontre intime avec l’altérité, dans un dialogue qui se passe de mots pour privilégier l’intuition corporelle.
La dimension sonore, élément crucial du dispositif, amplifie cette sensation d’échange mystérieux. Les grincements générés par l’installation évoluent en fonction de la proximité et des mouvements du public, créant une partition inquiétante et éphémère pour chaque interaction. L’installation devient ainsi un instrument étrange dont le visiteur est à la fois l’instrumentiste involontaire et le public captif.
Dans un contexte artistique où l’interactivité devient souvent un gadget technologique, LA CHOSE interroge notre capacité à établir une relation avec ce qui nous est fondamentalement étranger. Loin d’imposer un mode d’emploi rigide, l’œuvre s’offre comme un territoire d’exploration où chacun peut inventer son propre langage corporel pour communiquer avec cette présence textile énigmatique.