Quel devenir et quels enjeux pour les lieux culturels quand la nature reprend ses droits ? Cette question traverse le projet « Paysage Culturel », une projection utopique inversée où le monde sauvage, en voie de disparition par la prédation polluante et meurtrière humaine, trouve refuge dans les lieux d’échanges culturels et commerciaux.
La mésologie, science des milieux fondée par Augustin Berque, étudie les relations dynamiques entre les sociétés humaines et leur environnement. Dans une pratique artistique engagée, elle devient un outil critique pour déconstruire la séparation entre Nature et Culture.
« L’esthétique mésologique révèle comment nos espaces façonnent nos imaginaires et réciproquement ». Cette approche permet d’interroger les violences coloniales, écologiques et symboliques inscrites dans nos territoires. En mobilisant la mésologie, l’art devient un acte de résistance qui réinvente notre « habiter-le-monde » et ouvre des possibles émancipateurs face aux récits dominants.
À partir de photographies personnelles de voyages, transformées par le photomontage et les technologies d’intelligence artificielle, José Man Lius imagine des espaces hybrides où galeries, musées et centres commerciaux deviennent des sanctuaires pour la biodiversité menacée.
Cette utopie paradoxale renverse la logique habituelle : ce n’est plus la culture qui s’inspire de la nature, mais la nature qui investit et reconquiert les temples de la consommation et de l’art. Les oiseaux nichent dans les néons éteints, les lianes envahissent les cimaises, les eaux montent dans les halls vitrés.
Cette série photographique, à mi-chemin entre l’illustration et le manifeste mésologique, interroge notre rapport à l’environnement :
Comment les espaces que nous avons consacrés à la culture pourraient-ils devenir les derniers refuges du vivant ?
En inversant les rôles, l’artiste nous confronte à l’absurdité de notre propre prédation et ouvre un imaginaire où la résilience écologique passerait par la transformation des lieux de pouvoir symbolique en écosystèmes de survie.
What future awaits cultural spaces when nature reclaims its rights? This question drives Cultural Landscape, a project that imagines an inverted utopia where the vanishing wild world—threatened by human pollution and predation—finds refuge within cultural and commercial spaces.
Mesology, the science of milieus developed by Augustin Berque, examines the dynamic relationships between human societies and their environments. Within an engaged artistic practice, it becomes a critical tool for deconstructing the supposed divide between Nature and Culture.
“A mesological aesthetic reveals how our environments shape our imaginations—and how our imaginations, in turn, shape them.” This approach makes it possible to question the colonial, ecological, and symbolic violences inscribed in our territories. By mobilizing mesology, art becomes an act of resistance that reinvents our way of inhabiting the world and opens emancipatory pathways beyond dominant narratives.
Drawing from personal travel photographs, transformed through photomontage and AI technologies, José Man Lius constructs hybrid spaces where galleries, museums, and shopping centers become sanctuaries for endangered biodiversity.
This paradoxical utopia reverses the usual logic: culture is no longer inspired by nature—nature instead infiltrates and reclaims the temples of consumption and art. Birds nest in extinguished neon lights, vines overrun exhibition walls, and rising waters seep into glass atriums.
Halfway between illustration and mesological manifesto, this photographic series questions our relationship to the environment:
How might spaces dedicated to culture become the last refuges of the living?
By inverting the roles, the artist confronts us with the absurdity of our own predation and imagines a world where ecological resilience emerges from transforming symbolic power structures into ecosystems of survival.